L’assurance cybernétique est désormais une norme de conformité

La plupart des gens considèrent encore l’assurance cybernétique comme un filet de sécurité de base. Ce n’est pas le cas. Elle est devenue un filtre de conformité. Que vous soyez un MSP ou une PME, si vous ne pouvez pas prouver que vous gérer les cyber-risques en temps réel, vous allez soit payer beaucoup plus cher, soit voir votre demande de couverture rejetée.

Les compagnies d’assurance s’adaptent rapidement. Elles ne versent plus d’indemnités simplement parce que vous avez souscrit une police d’assurance. Désormais, elles veulent des preuves. Elles veulent voir des systèmes qui démontrent une défense proactive : une authentification à deux facteurs fonctionnelle, des plans de réponse aux incidents testés et l’adhésion à des cadres tels que Cyber Essentials ou ISO 27001. Si ce n’est pas mis en œuvre et validé, cela ne compte pas.

Ritchie Puckey, responsable de la conformité chez Espria, a souligné ce que beaucoup ignorent : Les PME britanniques sont prises au dépourvu. Il voit des clients subir des hausses de primes d’assurance de plus de 300 % ou, pire encore, se voir opposer un refus pur et simple, parce qu’ils ne peuvent pas prouver qu’ils gèrent réellement leurs risques. Il ne s’agit pas d’une question théorique, mais bien d’une question opérationnelle. Et cela affecte vos résultats.

Les dirigeants doivent comprendre ce qui se passe. Ce qui était auparavant une préoccupation secondaire pour le département informatique est désormais une priorité de premier plan qui influe sur les fonctions essentielles de l’entreprise. Si vous ne traitez pas la cyberassurance comme la conformité, vous êtes déjà à la traîne.

La question n’est plus : « Avons-nous une cyber-assurance ? ». La bonne question est désormais la suivante : « Pouvons-nous prouver qu’il vaut la peine de nous assurer ? « Pouvons-nous prouver que nous valons la peine d’être assurés ? »

Les exigences en matière de certification deviennent non négociables

Les assureurs ne se contentent plus de deviner. Ils utilisent des listes de contrôle. Si vous n’êtes pas certifié, vous n’êtes pas conforme. C’est aussi simple que cela. Vous avez besoin de cadres comme ISO 27001, Cyber Essentials et Cyber Essentials Plus pour répondre aux exigences minimales.

Il ne s’agit pas de bureaucratie, mais de clarté pour les souscripteurs. Ces certifications sont la preuve que vous ne vous endormez pas sur la cybersécurité. Elles attestent d’une structure, de processus et d’une responsabilité. Les assureurs veulent voir que vous avez mis en place les principes de base : les politiques sont écrites, les systèmes sont audités et les protections sont vérifiées. Ils ne vous croiront pas sur parole, et ils ne devraient pas le faire.

Ce niveau de surveillance touche tout le monde : MSP, grands clients et petits acteurs. Si vous faites partie de cet écosystème et que vous vous appuyez sur des services tiers, ces fournisseurs doivent également remplir leur mission. S’ils ne sont pas certifiés ou s’ils ne peuvent pas passer un audit de sécurité, votre entreprise devient un dommage collatéral.

Pour les dirigeants, cela change la nature de la planification stratégique. Ces certifications devraient faire partie de la liste de contrôle lors de l’intégration des fournisseurs et du renouvellement des contrats. Elles doivent également faire partie de vos examens trimestriels des risques. Les dirigeants doivent considérer la certification de sécurité non pas comme un détail technique, mais comme une condition non négociable pour la continuité, la conformité et, dans de nombreux cas, la confiance des clients.

Les PME sont à la traîne et en paient le prix

Les petites et moyennes entreprises (PME) ont du mal à répondre aux nouvelles attentes en matière d’assurance cybernétique. Il ne s’agit pas d’une lacune technique, mais d’une vulnérabilité stratégique. Beaucoup de PME considèrent encore la cybersécurité comme quelque chose de secondaire, ou pire, comme une tâche ponctuelle. Cet état d’esprit est désormais un obstacle direct au maintien ou à l’obtention d’une couverture d’assurance.

Les assureurs ne restent plus dans le vague. Ils demandent des précisions : Avez-vous testé votre plan de réponse aux incidents au cours du dernier trimestre ? L’authentification l’authentification multifactorielle est-elle appliquée à tous les comptes d’utilisateurs ? Vos systèmes font-ils l’objet d’audits réguliers par rapport à des critères de sécurité connus ? Si les réponses ne sont pas documentées et vérifiables, vous n’atteindrez pas le seuil de couverture.

L’impact financier est réel. Selon Ritchie Puckey, responsable de la conformité chez Espria, certaines PME voient leurs primes augmenter de 300 % et d’autres se voient refuser tout renouvellement. Il ne s’agit pas d’incidents isolés. Ils sont le signe que les assureurs sont en train de recalibrer les personnes qu’ils sont prêts à couvrir en fonction de leur maturité cybernétique réelle, et non de leurs intentions ou de leurs polices d’assurance sur papier. Lorsque les assureurs contestent les demandes d’indemnisation ou se retirent des polices, c’est parce que les contrôles fondamentaux n’étaient pas en place ou n’avaient pas été suffisamment testés.

Les dirigeants des PME doivent revoir leur façon de penser. La cybersécurité n’est pas seulement une fonction informatique ; elle est liée à la continuité de l’activité, à la santé financière et à la crédibilité sur le marché. Les assureurs ne s’intéressent pas aux budgets ou aux effectifs, mais aux contrôles, aux audits et à la validation. Si ces éléments manquent, votre entreprise sera considérée comme présentant un risque trop élevé pour être couverte.

Attendre pour agir coûtera plus que des primes plus élevées. Elle coûtera la résilience, la flexibilité opérationnelle et, potentiellement, la confiance des clients et des investisseurs.

La cybersécurité relève désormais de la responsabilité du conseil d’administration

Le débat sur la sécurité est en train de changer. Elle n’appartient plus strictement à votre équipe technologique. Aujourd’hui, la politique et l’exécution de la cybersécurité sont directement liées au risque financier, à la continuité opérationnelle et à la viabilité de l’assurance. Il s’agit donc d’un point permanent à l’ordre du jour pour les dirigeants, à commencer par le directeur financier et le directeur de l’exploitation.

Il n’est plus possible de contourner ce problème à l’aide d’un pare-feu. Les dirigeants doivent avoir une visibilité sur la manière dont les cybermenaces sont gérées, qu’il s’agisse du personnel, des outils, de l’application des politiques ou de la planification des mesures d’urgence. Les décisions relatives aux risques, les budgets et la planification de la continuité des activités dépendent tous de la compréhension qu’a le conseil d’administration de la cyberposition de l’entreprise.

Comme l’a clairement souligné Ritchie Puckey d’Espria, la vraie question n’est pas seulement de savoir si une entreprise est assurée, mais si elle peut prouver qu’elle mérite de l’être. Ce changement redéfinit le paysage de la conformité. Les assureurs ne couvrent plus les mêmes personnes qu’auparavant. Si vos contrôles de sécurité ne sont pas actifs, testés et transparents, vous n’êtes plus un client qualifié aux yeux des souscripteurs.

Cela modifie également la façon dont les entreprises doivent envisager les rapports internes. Les équipes techniques ne peuvent pas fonctionner en vase clos. Les RSSI doivent être assis à la table des dirigeants et ces derniers doivent examiner les données relatives aux cyberrisques de la même manière qu’ils le feraient pour les données relatives à l’exposition financière ou juridique.

La leçon à tirer pour les dirigeants est claire : si vous déléguez la cybersécurité et ne contrôlez pas son efficacité, vous risquez non seulement d’interrompre votre système, mais aussi d’affaiblir votre position sur le marché et de compromettre votre capacité à obtenir l’assurance nécessaire pour opérer en toute confiance.

Les fournisseurs de services mobiles sont devenus une responsabilité en matière d’assurance cybernétique

Les fournisseurs de services gérés (MSP) deviennent une préoccupation majeure pour les cyber-assureurs, et pas de manière positive. La raison en est simple : Les fournisseurs de services gérés gèrent l’infrastructure de base, les données financières et les systèmes sensibles des clients. S’ils sont compromis, leurs clients sont exposés. Ce lien direct est désormais un facteur de risque majeur dans les décisions de souscription. Les assureurs commencent à considérer les clients qui s’appuient sur des MSP non sécurisés ou non audités comme des clients à haut risque, même si leurs propres pratiques sont solides.

Il ne s’agit pas de spéculation. Robin Ody, analyste principal chez Canalys (qui fait maintenant partie d’Omdia), a été très clair. Il a déclaré que les cyber-assureurs se demandent s’ils peuvent assurer un client si cette entreprise dépend d’un MSP tiers qui n’a pas fait l’objet d’un audit ou qui n’est pas lui-même assuré. La logique est inévitable : si le MSP est le point faible et introduit le risque, alors les contrôles internes du client n’auront aucune importance.

Pour les dirigeants, cela devrait changer la façon dont les relations avec les tiers sont évaluées. Il ne suffit plus de supposer que votre MSP dispose d’une bonne sécurité. Vous avez besoin de documentation. Vous avez besoin de preuves. Cela signifie des processus de gestion des risques confirmés, des audits réguliers, des certifications de sécurité et peut-être même l’obligation de souscrire une cyber-assurance.

L’implication la plus large est que le risque lié au fournisseur devient un risque pour l’entreprise. Si votre MSP ne respecte pas les normes de sécurité modernes, cela n’affectera pas seulement vos opérations, mais aussi votre assurabilité. Et si vous perdez cela, vous perdez votre flexibilité, votre statut de conformité et éventuellement des opportunités de revenus liées aux normes des fournisseurs ou aux réglementations sectorielles.

Le chef d’entreprise doit donner une orientation stratégique à la surveillance des fournisseurs de services essentiels. Les fonctions d’approvisionnement, d’informatique et de gestion des risques doivent s’aligner sur l’évaluation et l’examen continu de la cyber posture de tous les fournisseurs de services critiques. Sinon, vous risquez d’hériter non seulement de leurs vulnérabilités, mais aussi de leurs exclusions.

Principaux enseignements pour les dirigeants

  • La cyberassurance est désormais une norme de conformité : Les dirigeants doivent considérer la cyberassurance comme une référence stratégique en matière de conformité, et non comme une police d’assurance de secours. Les assureurs attendent désormais des contrôles vérifiés et des pratiques de sécurité en place avant d’offrir ou de renouveler leur couverture.
  • La certification n’est pas négociable : Les dirigeants doivent s’assurer que leur organisation respecte les principales certifications en matière de cybersécurité, comme ISO 27001 et Cyber Essentials, car il s’agit désormais de conditions préalables par défaut à l’obtention d’une couverture d’assurance abordable et valide.
  • Les PME sont confrontées à des lacunes massives en matière d’assurance : Les décideurs des PME doivent de toute urgence évaluer et améliorer leur maturité cybernétique. L’incapacité à prouver une gestion efficace des risques conduit aujourd’hui à des hausses de primes de 300 % ou à un refus total de couverture.
  • La cybersécurité a sa place dans la salle du conseil d’administration : Le contrôle des risques liés à la cybersécurité incombe désormais aux directeurs financiers et aux directeurs de l’exploitation. Les dirigeants devraient intégrer la cyber-résilience dans la planification stratégique afin de garantir la viabilité financière et la continuité opérationnelle.
  • La dépendance à l’égard des MSP accroît désormais le risque d’assurance : Les entreprises doivent réévaluer leurs relations avec les MSP. Si un fournisseur manque d’audits, d’assurance ou de contrôles de base, votre capacité à obtenir une cyber-assurance peut être directement affectée.

Alexander Procter

août 19, 2025

10 Min