L’IA agentique va redéfinir les systèmes ERP
Les systèmes d’entreprise évoluent. Rapidement. Jusqu’à présent, l’ERP, qui constitue la colonne vertébrale opérationnelle de la plupart des entreprises, a permis de garder les choses bien organisées. Bases de données, rapports, conformité, approvisionnement, systèmes comptables, tout fonctionne comme sur des roulettes. Mais soyons honnêtes : ces systèmes ne prennent pas de décisions, ils attendent l’intervention de l’homme. Ils sont passifs et réactifs.
L’IA agentique renverse la situation. C’est l’IA avec l’autonomie. L’ERP devient moins un système que vous utilisez qu’un système qui travaille avec vous. Il prendra des initiatives, gérera les flux de travail de bout en bout, apprendra des comportements répétés et fournira une aide à la décision en temps réel. Cela signifie que le système ne se contentera plus de stocker des données, mais qu’il agira en conséquence. Vous lui posez des questions. Il répond. Vous lui donnez un objectif. Il s’exécute ou, du moins, fait avancer la tâche dans les différents services. Nous parlons maintenant d’infrastructure active.
Les dirigeants devraient également prêter attention à l’évolution de l’interface utilisateur. L’IA conversationnelle rend la navigation et l’extraction d’informations beaucoup plus fluides. Plus besoin de parcourir dix tableaux de bord ou d’attendre les rapports d’un chef de service. Vous pouvez interroger le système directement, comme vous le feriez avec une personne, et il vous donne ce dont vous avez besoin. Cela permet de gagner du temps. Cela réduit également les frictions au sein de l’organisation. Les équipes peuvent travailler plus rapidement. Les dirigeants peuvent prendre des décisions basées sur des informations en temps réel, et non sur le résumé d’hier.
Ce changement est déjà en cours. Selon une récente étude comparative de Bain menée auprès de près de 500 responsables informatiques, la grande majorité d’entre eux (78 %) s’attendent à ce que l’IA agentique augmente ou remplace au moins certaines fonctionnalités des ERP d’ici trois ans. Il ne s’agit pas d’une perturbation lente. Cela nous indique que les budgets réels sont alignés, que les pilotes sortent des environnements d’essai et que les attentes évoluent dans tous les secteurs d’activité.
Pour les équipes dirigeantes, cette transition est stratégique. Ne considérez pas l’ERP comme un simple logiciel à mettre à jour tous les cinq ans. Considérez-le comme une couche intelligente capable de stimuler les performances et l’adaptabilité interfonctionnelles. L’IA agentique pousse l’ERP dans un rôle actif où il peut vous aider à repérer les inefficacités, à mettre en évidence les tendances et même à suggérer les prochaines étapes. Si le système devient plus intelligent, l’entreprise le devient aussi.
Une majorité de responsables informatiques prévoient d’importantes modifications des fonctionnalités des ERP grâce à l’IA.
Une chose ressort clairement des données : les dirigeants n’attendent pas. Presque tous les acteurs de la technologie d’entreprise s’attendent désormais à ce que l’IA agentique commence à remodeler les systèmes ERP dans un délai très court. Le changement est déjà en cours, et il s’accélère.
Selon la dernière étude comparative de Bain, menée auprès de près de 500 responsables informatiques, 78 % d’entre eux s’attendent à ce qu’une partie des fonctions ERP soit remplacée ou augmentée par l’IA agentique au cours des trois prochaines années. Ce qui est plus intéressant, c’est l’ampleur de l’impact attendu : 44 % pensent que l’IA modifiera plus de 10 % de l’ensemble de leurs fonctions ERP. Et 16 % s’attendent à ce qu’elle touche plus d’un quart de leur infrastructure ERP.
Ces chiffres reflètent une intention sérieuse. Les entreprises se préparent à un recâblage important, qui ne se limite pas à l’automatisation des processus ou à la mise à niveau des interfaces, mais à une refonte de la manière dont l’intelligence est intégrée dans les opérations quotidiennes. Les dirigeants veulent des systèmes capables d’agir en fonction du contexte, de réduire le temps de latence dans la prise de décision et d’apporter des réponses pertinentes avec un minimum d’intervention humaine. Les systèmes statiques ne vous permettront pas d’y parvenir.
Si vous êtes dans la suite C, il s’agit d’alignement. Les résultats commerciaux, et pas seulement les mises à jour techniques. Les finances, les opérations, la chaîne d’approvisionnement sont toutes connectées par le biais de l’ERP. Lorsque l’IA agentique s’intègre à ce système, les attentes augmentent dans toutes les fonctions. Vos équipes chercheront à faire plus avec moins d’entrées manuelles, des temps de cycle plus rapides et moins de silos. Ce niveau de performance implique une réorientation des talents, une refonte des flux de travail et, oui, le remplacement éventuel des modules qui ne peuvent pas s’adapter.
Le véritable message est le suivant : que votre feuille de route soit de 12 mois ou de trois ans, elle doit tenir compte de la manière dont l’intelligence autonome va remodeler vos systèmes. Car vos concurrents le font déjà.
Les perceptions du rôle de l’ERP dans la facilitation ou l’entrave de l’adoption de l’IA varient.
Toutes les organisations ne voient pas l’ERP de la même manière, et c’est important lorsque vous parlez de déployer l’IA agentique. Certaines entreprises considèrent leur système ERP comme une rampe de lancement pour l’automatisation et l’intelligence. D’autres y voient un obstacle. Tout dépend de la modernité et de l’adaptabilité de ces systèmes, ainsi que de la volonté de l’entreprise d’intégrer l’autonomie dans ses flux de travail fondamentaux.
La récente enquête de Bain illustre clairement ce clivage. Sur près de 500 responsables informatiques interrogés, 35 % ont déclaré que leur ERP favorisait réellement l’adoption de l’IA. Ce groupe a tendance à être plus avancé en termes d’architecture, de capacités d’intégration et d’état d’esprit numérique. De l’autre côté, 27 % ont déclaré que l’ERP les empêche d’avancer. Il s’agit d’entreprises qui ont probablement affaire à des plateformes existantes, des systèmes rigides qui ralentissent le changement, réduisent l’interopérabilité et limitent la disponibilité des données pour les modèles d’IA.
Si vous êtes cadre, cela devrait déclencher une vérification interne. Demandez si votre système ERP est suffisamment flexible pour s’adapter à un déploiement rapide de l’IA. Peut-il dialoguer avec des outils natifs du cloud ? Peut-il traiter et exposer des données en temps réel dans des formats utilisables par l’IA ? Si ce n’est pas le cas, vous n’êtes pas seulement en retard sur la technologie, vous limitez la capacité de votre organisation à être compétitive.
Il ne s’agit pas seulement d’une question de maturité technologique, mais aussi d’une question d’organisation. Les chefs d’entreprise qui considèrent leurs systèmes comme des facilitateurs ont généralement une culture qui favorise l’expérimentation, l’itération et la prise de décision décentralisée. En revanche, les organisations qui décrivent leur ERP comme un obstacle sont souvent coincées dans des structures plus rigides, où l’informatique est réactive au lieu d’être transformatrice.
Conclusion : évaluez votre ERP en toute honnêteté. S’il ne vous aide pas à progresser plus rapidement avec l’IA, il est temps de réduire l’écart. L’avantage concurrentiel réside dans le fait de savoir qui élimine le plus de frictions. La modernisation des systèmes fondamentaux n’est pas très excitante en apparence, mais c’est ce qui ouvre la voie à des gains réels.
Faits marquants
- L’IA agentique fait passer les ERP de systèmes passifs à des systèmes autonomes : L’IA agentique permet aux systèmes de gérer les flux de travail, de faire des suggestions contextuelles et d’impliquer les utilisateurs par le biais du langage naturel, augmentant ainsi la rapidité et l’adaptabilité des opérations.
- La transformation des ERP pilotée par l’IA arrive à grands pas : Avec 78 % des responsables informatiques qui prévoient un ERP amélioré par l’IA d’ici trois ans, les dirigeants doivent aligner les feuilles de route dès maintenant pour éviter d’être dépassés par des concurrents qui intègrent déjà des capacités de décision autonomes dans les fonctions de base.
- L’état de préparation de l’ERP dépend de la maturité technologique et de la flexibilité : Les organisations dotées de systèmes ERP modernes et modulaires considèrent l’IA comme un accélérateur, tandis que celles dont les plateformes sont obsolètes sont confrontées à des frictions. Les dirigeants devraient évaluer la capacité d’adaptation de leur ERP et investir dans la mise à niveau de l’architecture de base si nécessaire.