Le déclin des cookies de tiers marque le passage à un marketing numérique fondé sur le consentement

Pendant des décennies, les spécialistes du marketing ont bâti leurs stratégies sur les cookies tiers. Ces traceurs invisibles permettaient de suivre facilement les utilisateurs sur l’internet, en leur proposant des publicités basées sur un comportement qu’ils n’avaient jamais accepté de partager. Cette époque est révolue. Safari et Firefox ont pris les premières mesures pour bloquer les cookies tiers. Chrome, le logiciel de Google, a indiqué qu’il suivraitMême s’il a ensuite reporté son projet, la direction est claire.

Il s’agit d’un changement complet dans la manière dont les entreprises abordent les données des utilisateurs. L’ancien modèle était axé sur la surveillance. Le nouveau modèle est fondé sur la permission. Vous ne récoltez pas les données, vous les gagnez. Cela signifie qu’il faut demander avant de prendre. Et cela signifie qu’il faut traiter la transparence non pas comme une mesure de conformité, mais comme un avantage pour la marque.

Les dirigeants qui considèrent encore cette évolution comme facultative ne font que rattraper le temps perdu. Toute marque qui respecte le choix de l’utilisateur et collecte des données avec son consentement établit une confiance à long terme, fondement d’une croissance durable sur le marché actuel. C’est le fondement d’une croissance durable sur le marché actuel, en particulier sur les marchés mondiaux, où les attentes en matière de protection de la vie privée augmentent rapidement et où la confiance est plus difficile à gagner. Les marques qui s’adaptent aujourd’hui sont celles qui mèneront la danse.

L’évolution des attentes des consommateurs en matière de protection de la vie privée modifie les pratiques de marketing

Les réglementations telles que le GDPR européen et le CCPA californien n’ont pas seulement modifié les politiques des entreprises, elles ont changé les attentes mondiales. Les gens réalisent désormais que leurs données ont de la valeur. Ils ne sont plus disposés à les échanger contre du contenu gratuit sans en comprendre les conditions. Ils veulent savoir qui utilise leurs données et pourquoi. Et ils veulent avoir le contrôle.

Le comportement des consommateurs en témoigne. L’enquête 2024 de Cisco sur la protection de la vie privée des consommateurs a révélé que 81 % des personnes pensent que la manière dont une entreprise traite les données leur indique comment cette entreprise les perçoit. Il ne s’agit pas d’un problème de conformité, mais d’un problème de perception de la marque. Si un utilisateur se sent manipulé, il s’en va. S’il se sent respecté, il s’engage et reste.

Les dirigeants doivent comprendre les avantages de cette situation. La protection de la vie privée ne bloque pas la croissance. Elle la favorise. Lorsque les gens savent ce que vous collectez et pourquoi, et qu’ils ont un véritable choix, ils vous récompensent par leur loyauté. Cela a plus de valeur que n’importe quelle mesure de reciblage ou n’importe quel rapport de trafic.

Votre stratégie en matière de données envoie désormais un message sur vos valeurs. Veillez à ce que ce soit le bon.

Les données « first-party » et « zero-party » apparaissent comme des alternatives essentielles au suivi par des tiers.

La disparition des cookies tiers ne réduit pas votre accès aux données, mais modifie la manière dont vous les obtenez. Les données de première partie proviennent d’interactions directes : achats, comportement sur le site web, inscriptions à des courriels. Les données « zero-party » sont encore plus précieuses : il s’agit d’informations que les utilisateurs choisissent de partager, comme leurs préférences ou leurs intentions d’achat. Ils vous les donnent parce qu’ils veulent quelque chose en retour, et ils vous font confiance pour les traiter correctement.

Ces données sont plus propres. Elles sont plus précises. Et elles sont assorties d’une autorisation. Les grandes marques ont déjà compris que pour obtenir ce niveau d’engagement, il doit y avoir un échange de valeur. Les moteurs de recommandation de produits, les applications de fidélisation ou les expériences basées sur les préférences sont autant d’éléments qui incitent les utilisateurs à fournir ces données. Lorsque cela est bien fait, il ne s’agit pas d’un coût, mais d’un avantage concurrentiel.

Pour les décideurs des entreprises, il ne s’agit pas seulement d’une question de marketing. Il s’agit d’une fonction essentielle de l’entreprise. Vous n’avez pas besoin de plus de données, vous avez besoin de meilleures données avec consentement. Cela signifie qu’il faut investir dans les bonnes plateformes de gestion de la relation client, concevoir des contenus qui suscitent la confiance et aligner les processus internes pour favoriser la transparence. Les entreprises qui y parviendront construiront des relations plus solides et obtiendront des informations plus significatives que n’importe quelle pile de publicité programmatique.

Les expériences de consentement éthique sont essentielles pour renforcer la confiance des clients et l’engagement à long terme.

La plupart des bannières de consentement posent encore problème. Elles sont remplies de jargon juridique, utilisent des tactiques de conception manipulatrices et donnent la priorité aux mesures à court terme plutôt qu’à la confiance à long terme. C’est une mauvaise stratégie. Lorsque les utilisateurs sont confrontés à des flux de consentement peu clairs ou agressifs, ils se détournent, non pas parce qu’ils ne sont pas intéressés, mais parce qu’ils ne se sentent pas respectés.

Si vous voulez vraiment gagner la confiance des utilisateurs, respectez leur temps et leur intelligence. Cela signifie que vous avez besoin de flux de consentement qui soient simples, clairs et qui donnent aux gens de vrais choix. Ils doivent comprendre ce qu’ils acceptent ou refusent, et ils doivent avoir accès à ce choix sur tous les appareils et canaux. La mise en œuvre du GDPR par la Commission européenne en est un bon exemple. Son système apporte de la clarté sans être intrusif. La plupart des sites d’entreprise sont loin d’y parvenir.

Les dirigeants doivent être directement impliqués dans ces décisions. Le consentement n’est pas seulement une case à cocher juridique, il fait partie de l’expérience de votre marque. Si vous continuez à cacher la mention « Rejeter tous les cookies » dans des menus déroulants ou à mettre dans le même sac les cookies d’analyse et de marketing, vous indiquez que votre entreprise privilégie les données à court terme par rapport aux relations à long terme avec les clients. Corrigez cela.

Investir dans une infrastructure technologique axée sur la protection de la vie privée est essentiel pour garantir des pratiques éthiques en matière de données.

Vous ne pouvez pas vous contenter d’appliquer des correctifs à la protection de la vie privée après coup. Si vous voulez obtenir la confiance des utilisateurs, vous devez mettre en place les bons systèmes dès le départ. Cela signifie que vous devez utiliser des plateformes de gestion des consentements (CMP) pour gérer les autorisations et les droits d’accès. plateformes de données clients (CDP) pour centraliser et régir les données que vous collectez. Sans ces outils, vous volez à l’aveuglette, ou pire, vous enfreignez des lois dont vous n’avez peut-être même pas conscience.

De nouvelles technologies axées sur la protection de la vie privée font leur apparition dans le grand public, et le « Privacy Sandbox » de Google en fait partie. Ces outils sont conçus pour protéger la vie privée tout en favorisant les performances. Mais ils ne constituent pas une solution miracle. Si vous utilisez une solution qui imite les anciennes méthodes de suivi en prenant les empreintes digitales des utilisateurs ou en trouvant d’autres moyens indirects de les suivre, abandonnez-la. Ce type de solution de contournement indique que vous donnez la priorité à la portée plutôt qu’aux relations réelles. Et les utilisateurs le remarquent.

Les dirigeants doivent être à l’origine de ces choix. Les technologies de protection de la vie privée doivent s’aligner sur les valeurs de la marque et les obligations légales. Plus important encore, elles doivent être évolutives. On ne gagne pas la confiance en se contentant de cocher une case de conformité. Vous la gagnez en créant une base technique qui soutient un marketing éthique et transparent sur le long terme.

En donnant la priorité à la confiance et à la transparence, la protection de la vie privée devient un avantage stratégique.

Le point de vue dépassé est que la protection de la vie privée est un risque juridique. Le point de vue prospectif est que la protection de la vie privée est une opportunité. Les entreprises qui traitent les données des utilisateurs avec respect signalent qu’elles sont stables, tournées vers l’avenir et fiables. Ce message renforce la confiance du marché, des clients, des partenaires et des investisseurs.

Apple prouve que cette approche fonctionne. Sa position ferme à l’égard du suivi par des tiers n’est pas seulement une décision technique, c’est une position de marque. Les utilisateurs associent Apple au contrôle et à la protection de la vie privée, ce qui les fidélise. Il s’agit d’un modèle commercial pratique qui fonctionne à grande échelle. Vous n’avez pas besoin de la part de marché d’Apple pour appliquer ce principe. Des pratiques honnêtes en matière de données, clairement illustrées par vos interfaces utilisateur et vos politiques, créent une valeur à long terme.

Les cadres dirigeants doivent intégrer cette réflexion dans la manière dont la stratégie des données est liée aux produits, au marketing et à l’expérience client. Lorsque quelqu’un partage ses données avec vous, c’est intentionnel. Cela signifie qu’il vous fait confiance. Il ne s’agit pas d’une transaction, mais d’un signal relationnel. Traitez-le de cette manière et la vie privée cessera d’être une contrainte. Elle devient un multiplicateur de croissance.

Le marketing numérique passe de la collecte passive de données à un échange actif de données avec les consommateurs, axé sur la valeur.

L’ère de la collecte silencieuse de données sur les utilisateurs sans leur consentement touche à sa fin. Les gens sont conscients de ce qui se passe dans les coulisses et ils en ont assez d’être suivis à la trace sans qu’ils aient leur mot à dire. Vous demandez des données et les utilisateurs choisissent de les fournir ou non, en fonction de ce qu’ils obtiennent en retour.

Ce changement est structurel. Les entreprises s’orientent vers l’établissement de relations directes et intentionnelles où la collecte de données est basée sur un accord mutuel et des incitations alignées. Mais il ne s’agit pas de demander l’autorisation une fois pour toutes et de l’enterrer dans des termes juridiques. Il s’agit d’une transparence permanente. Il s’agit de concevoir des expériences numériques où l’utilisateur est conscient, engagé et en contrôle.

Pour les dirigeants, il ne s’agit pas d’une simple correction de l’interface utilisateur, mais d’un changement d’état d’esprit. Vos équipes doivent repenser la manière dont les offres, les autorisations et la personnalisation sont présentées. Ce que vous êtes en train de construire est une structure d’échange de valeur. Lorsque c’est bien fait, les utilisateurs acceptent de participer, non pas parce qu’ils y sont contraints, mais parce que cela leur est bénéfique. Cela permet d’obtenir des données de meilleure qualité, de renforcer les relations avec les clients et d’obtenir des performances commerciales plus durables.

Les tactiques de recouvrement passif peuvent encore fonctionner à court terme. Mais à long terme, elles érodent la confiance des clients et la crédibilité de la marque. Les entreprises leaders ont déjà changé d’orientation. Celles qui ne l’ont pas encore fait devront le faire, sous peine de perdre toute pertinence sur un marché qui valorise de plus en plus l’intégrité autant que l’innovation.

Dernières réflexions

La protection de la vie privée n’est pas une tendance temporaire ou une case à cocher réglementaire. Elle fait désormais partie intégrante de la manière dont les entreprises modernes gagnent la confiance de leurs clients, les fidélisent et restent pertinentes. Si votre stratégie en matière de données repose encore sur la collecte passive ou le suivi traditionnel, elle est déjà dépassée. Les consommateurs ne s’y trompent pas et choisissent des marques qui respectent leurs données et communiquent clairement.

Les chefs d’entreprise doivent prendre cela au sérieux, non pas comme un fardeau de conformité, mais comme une opportunité stratégique. Le passage à des données de première et de seconde main, à des flux de consentement éthiques et à un échange de valeur transparent n’est pas facultatif. C’est ce qui distinguera les entreprises qui se développent de celles qui disparaissent.

C’est le moment d’aligner votre pile technologique, vos stratégies marketing et votre expérience client sur un état d’esprit axé sur la protection de la vie privée. Non pas parce que c’est obligatoire, mais parce que cela fonctionne. Les entreprises qui intègrent la confiance directement dans la manière dont elles collectent, utilisent et parlent des données seront à la tête des marchés, et non à leur remorque.

Alexander Procter

octobre 21, 2025

11 Min