Les équipes européennes de cybersécurité sont confrontées à une escalade des cyberattaques alors que les progrès en matière de préparation et de capacité de réaction sont lents

Les cyberattaques en Europe augmentent rapidement. Au cours de l’année écoulée, près de 40 % des professionnels de l’informatique et de la cybersécurité ont constaté une augmentation des attaques.
une augmentation des attaques
qui frappent leurs organisations. C’est le genre de tendance qui ne se contente pas d’attirer l’attention ; elle exige une action sérieuse et ciblée. Mais le problème est là : la plupart des entreprises ne sont pas prêtes. En fait, seuls 38 % des professionnels se sentent totalement confiants dans la capacité de leur organisation à détecter un cyberincident et à y répondre.

C’est ce décalage entre les menaces croissantes et l’état de préparation limité qui crée une véritable pression au sein de ces équipes. La plupart des professionnels subissent un stress important, et 65 % d’entre eux désignent la complexité du paysage des menaces comme l’une des principales causes. Il n’y a pas seulement plus d’attaques, il y a aussi des méthodes plus sophistiquées, qui évoluent plus vite que la plupart des entreprises ne peuvent le faire. Il ne s’agit pas de paniquer. C’est une question de rythme. Les cybercriminels évoluent rapidement et la plupart des entreprises sont à la traîne.

Si vous êtes dans la suite C, il ne s’agit pas seulement d’un problème de sécurité. Il s’agit d’un problème de performance. Lorsque vos équipes sont débordées, les risques s’étendent directement aux opérations, à la confiance dans la marque et aux conséquences réglementaires. Et la vérité : la cybersécurité ne va pas ralentir. Nous devons faire évoluer les systèmes et les talents rapidement ou faire face aux retombées dans les plus brefs délais.

Chris Dimitriadis, directeur de la stratégie mondiale à l’ISACA, déclare que le public voit déjà ce que ces violations peuvent faire, en perturbant les entreprises, en détruisant la confiance et en faisant la une des journaux. Il a raison. La question n’est plus de savoir si une organisation sera ciblée, mais quand elle le sera. Cela ne signifie pas qu’il faille paniquer. Cela signifie qu’il faut faire preuve de discernement. C’est le bon moment pour investir dans de meilleurs cadres de cybersécurité, des personnes plus intelligentes et des systèmes plus rapides, non seulement pour rebondir après une attaque, mais aussi pour protéger l’avantage concurrentiel et la confiance des clients avant qu’une attaque ne se produise.

Les pénuries de personnel et le manque de financement continuent d’entraver l’efficacité de la cybersécurité

La cybersécurité n’échoue pas parce que les menaces sont plus intelligentes. Elle échoue lorsque les équipes ne disposent pas de ressources suffisantes pour se défendre, s’adapter et évoluer. En Europe, la plupart des organisations sont encore en retard en matière de personnel et de budget. Le dernier rapport de l’ISACA montre que 58 % des professionnels de la cybersécurité déclarent que leurs organisations manquent encore de personnel, ce qui ne représente qu’une amélioration de 3 % par rapport à l’année dernière. Un pas dans la bonne direction, certes, mais loin d’être assez rapide.

Le financement ne s’améliore pas beaucoup non plus. Plus de la moitié d’entre elles (54 %) déclarent que leur budget cybernétique est toujours inférieur aux besoins. On demande aux équipes cyber d’en faire plus alors qu’elles reçoivent à peine de quoi couvrir les opérations de base. Lorsque cette situation devient normale, les systèmes prennent du retard, le personnel s’épuise et les failles de sécurité se creusent.

Cette pression s’accroît rapidement. Soixante-huit pour cent des professionnels déclarent que leur travail est plus stressant aujourd’hui qu’il y a cinq ans. Il ne s’agit pas d’un problème subjectif, mais d’une contrainte opérationnelle. Plus de la moitié d’entre eux font état d’attentes irréalistes ou de charges de travail excessives. Près de la moitié mentionne un mauvais équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Et 36 % affirment que leurs équipes manquent de compétences modernes ou de formation. Plus inquiétant encore, 22 % des organisations n’ont pris aucune mesure pour prévenir l’épuisement professionnel. Cela se traduit par un taux de rotation élevé, une baisse des performances et une plus grande exposition aux risques.

Si vous êtes à la tête d’une entreprise, c’est là qu’il faut être attentif.
Investir dans la cybersécurité
est une décision stratégique de premier plan. Vous obtenez ce que vous financez. De légers gains ne suffisent pas lorsque la courbe des menaces est exponentielle. Il s’agit d’accélérer, pas de rattraper.

Les problèmes de rétention et de recrutement des talents entravent la croissance et l’efficacité des équipes de cybersécurité

Le talent reste l’un des principaux obstacles à la cybersécurité. Il ne s’agit pas seulement d’embaucher, mais aussi de maintenir en poste des professionnels qualifiés, ce qui s’avère tout aussi difficile, voire plus. Selon les dernières données de l’ISACA, 52% des professionnels proches des processus de recrutement de leur organisation disent qu’ils ont du mal à garder du personnel qualifié en cybersécurité. Le problème s’aggrave pendant les cycles de recrutement, où les postes de débutants, censés être peu exigeants, prennent de trois à six mois pour être pourvus dans 45 % des organisations.

Il ne s’agit pas d’un manque de candidats. Il s’agit d’attentes dépassées. Alors que 55 % des entreprises accordent encore la priorité aux diplômes universitaires, la réalité évolue rapidement. La plupart des professionnels du secteur (84 %) accordent plus d’importance aux compétences certifiées qu’aux diplômes. Et 73 % d’entre eux affirment que la formation pratique est le véritable facteur de différenciation. Pourtant, de nombreux processus de recrutement continuent d’écarter les candidats compétents sur la base de leur CV, et non de leurs aptitudes.

Pour les dirigeants qui cherchent à développer leur fonction de cybersécurité, il s’agit d’un signal d’alarme. Si votre modèle de recrutement est trop rigide, vous réduisez votre propre vivier de talents. Les candidats les plus compétents aujourd’hui n’ont peut-être pas suivi un parcours classique, mais ils sont toujours capables de défendre des systèmes, de comprendre les menaces et de gérer la pression. Ce qui compte aujourd’hui, c’est la capacité d’adaptation, et non la formalité.

Afin de développer leurs activités, les entreprises doivent adopter des approches de recrutement plus larges et plus inclusives, axées sur les certifications, les compétences et l’impact pratique. Mais cela ne doit pas s’arrêter là. La fidélisation dépend de la poursuite de la croissance. Sans perfectionnement, vos meilleures recrues iront voir ailleurs. C’est ce qui fait la force à long terme, en gardant les personnes que vous avez formées et développées au sein de votre entreprise, et en ne les perdant pas au profit de concurrents qui évoluent plus rapidement.

Chris Dimitriadis, directeur de la stratégie mondiale de l’ISACA, a clairement souligné cette évolution : « Pour renforcer la résilience et suivre l’évolution du paysage des menaces, nous devons élargir les voies d’accès à la cybersécurité […]. Le recrutement n’est qu’un début ; la formation continue et l’amélioration des compétences sont essentielles ».

On assiste à une intégration croissante de l’intelligence artificielle (IA) dans la gouvernance et les opérations de cybersécurité

L’IA passe du concept à la réalité opérationnelle dans les équipes européennes de cybersécurité. Plus de la moitié (51 %) des professionnels interrogés dans le cadre du rapport 2025 de l’ISACA contribuent désormais activement aux cadres de gouvernance de l’IA de leur organisation. Il s’agit d’un bond significatif par rapport aux 36 % de l’année dernière. Du côté de la mise en œuvre, 46% sont directement impliqués dans le déploiement de l’IA au sein des flux de travail de cybersécurité, en hausse par rapport à 27%.

Il ne s’agit pas d’un phénomène d’arrière-plan. L’IA fait désormais partie des opérations de base. Elle est utilisée pour détecter plus rapidement les menaces, sécuriser les points d’accès et automatiser les tâches qui prennent du temps mais n’offrent que peu de valeur stratégique. L’accélération est évidente et nécessaire. Les menaces devenant de plus en plus complexes, les entreprises ne se contentent pas de bénéficier de l’IA, elles en dépendent pour garder une longueur d’avance.

Mais cela entraîne de nouveaux risques. À mesure que la prise de décision est confiée à des systèmes intelligents, la gouvernance doit être mieux définie. Sans une supervision solide, les systèmes alimentés par l’IA peuvent introduire des vulnérabilités, en particulier lorsque les réglementations n’ont pas encore rattrapé leur retard. C’est pourquoi la participation à la gouvernance de l’IA est importante. Il ne s’agit pas seulement de savoir ce que ces systèmes peuvent faire, mais aussi comment ils fonctionnent, où circulent les données et quelles sont les mesures de protection en place.

Les dirigeants doivent prendre cette question au sérieux. Vous ne pouvez pas vous permettre d’avoir des angles morts lorsque l’IA est connectée à des couches de défense essentielles. Une gouvernance proactive et une formation continue ne sont pas négociables. Les régulateurs sont déjà à l’œuvre. La loi européenne sur l’IA et le NIS2 sont en cours d’élaboration. Le Royaume-Uni a sa propre législation en cours d’élaboration. Si les entreprises ne prennent pas de l’avance dès maintenant, elles seront obligées de réagir plus tard, sous pression, en mouvement et en déséquilibre.

L’IA peut être un multiplicateur de force pour la cybersécurité, mais seulement si elle est déployée avec contrôle et clarté. Cela commence par une direction qui donne la priorité aux talents, à la supervision et à la coordination entre les équipes d’IA et de sécurité. Il ne s’agit plus d’outils d’arrière-guichet, mais d’infrastructures de première ligne.

Principaux enseignements pour les dirigeants

  • L’escalade des attaques dépasse l’état de préparation : Les cyberattaques se multiplient dans toute l’Europe, mais seuls 38 % des professionnels ont confiance dans leurs capacités de réaction. Les dirigeants devraient donner la priorité à une détection plus rapide et à une meilleure préparation à la riposte afin de prévenir les dommages opérationnels et les atteintes à la réputation.
  • Le manque de ressources reste un obstacle majeur : Plus de la moitié des équipes de cybersécurité manquent encore de personnel et de fonds, ce qui contribue à l’épuisement professionnel et à l’augmentation des risques. Les dirigeants doivent aligner les niveaux d’investissement sur l’ampleur réelle des menaces afin de s’assurer que les équipes sont équipées et viables.
  • La stratégie en matière de talents n’est pas adaptée aux réalités d’aujourd’hui : Il est difficile de retenir le personnel qualifié et les pratiques d’embauche rigides ralentissent la recherche de nouveaux talents, en particulier pour les postes de débutants. Les décideurs devraient moderniser les critères d’embauche et élargir les parcours de formation pour constituer des équipes résilientes.
  • L’IA se développe rapidement mais nécessite un contrôle : L’utilisation de l’IA dans les cyberopérations a considérablement augmenté, mais des risques de gouvernance et de conformité subsistent. Les dirigeants doivent redoubler d’efforts en matière de gouvernance de l’IA, de préparation à la législation et de perfectionnement continu pour garantir une mise en œuvre sûre et évolutive.

Alexander Procter

octobre 3, 2025

10 Min